« La réflexion sur l’avenir n’a de sens que si elle est permet de mieux réfléchir sur le présent et les tendances qui le façonnent »
(FB - 1998)
« Les forces anti-démocratiques et xénophobes de l’Europe ont toujours été attirées par le rêve d’unité européenne, la mystique de la Rome impériale »
(FB - 1998)
" Etre citoyen est un acte bénévole "
(FB - 2009)

La fin de l’Europe n’aura pas lieu – Intervention de Georgeta Grama-Moldovan à la conférence de Menton du 18 mars 2023

Menton, 18 mars 2023 – A la question « l’Europe doit-elle poursuivre son chemin ? » ma réponse est OUI et c’est même un OUI non-négociable.

 

Quand on doit relever ce grand défi de convaincre un auditoire (plutôt déjà décidé) que ce n’est pas la fin de l’Europe, on devrait déjà commencer par poser la question « quelle Europe ? ». Pour moi l’Europe signifie Union Européenne, mais aussi défense européenne qui, pour le moment, s’appelle OTAN, peut-être parce qu’à quelques dizaines de kilomètres de ma frontière une guerre se déroule depuis plus d’un an (et non pas à plus de mille kilomètres comme ici). C’est une question de survie l’appartenance à l’Europe pour quelques-uns, un besoin de prospérité et de confort pour d’autres, un acquis d’indépendance intellectuelle et professionnelle auquel il y a vingt ou vingt-cinq ans une Roumaine comme moi pouvait seulement rêver.

 

L’Europe n’est, certes, pas parfaite, mais au lieu de déclarer « La fin de l’Europe ! » ne devrait-on mieux se demander « Qu’est-ce qui manque aujourd’hui à l’Europe pour redevenir le modèle qu’elle était ?» Et surtout qu’est-ce que nous pouvons faire en tant que citoyens pour l’aider à regagner sa place ?

 

Je ne sais pas ce que Franck Biancheri dirait s’il était encore là, mais j’aimerais bien l’entendre dire « Arrêtez l’Europe ! Je veux descendre », car je sais qu’il descendrait pour chercher de l’aide et revenir, un micro à la main, des idées plein la tête, entouré de compagnons prêts comme lui pour défendre encore et encore le projet européen auquel ils croyaient tous.

 

Faisons ensemble un exercice d’imagination et humanisons l’Europe pour tenter de comprendre ce qui lui manque à présent : si on demandait à un jeune (peu importe son pays européen) ce qui lui manque à 18 ans, il dirait l’amour, l’attention ; à 30 ans il lui manque certainement la confiance ; à 45 ans il manquerait plutôt d’argent, à 65 ans de temps, et à 80-85 ans d’énergie. Ce ne serait pas tout ça qui manquerait à notre Europe ? D’amour, d’attention, de confiance, d’argent, de temps, d’énergie … ? Et aussi de créativité et c’est là où ses citoyens- nous, devrions intervenir.

 

C’est Einstein qui disait « la créativité est l’intelligence qui s’amuse »… suivons donc son raisonnement: amusons-nous bien fort, chers amis, et soyons donc très créatifs pour notre Europe, car elle mérite pleinement d’être sauvée.

 

Geta Grama-Moldovan, directrice administrative d’Anticipolis (Cluj-Napoca, Roumanie)